Rapport moral 2018
Durant l’année 2018, l’AEF a dû faire face à un certain nombre d’évènements qui, malgré leur fort impact sur la gouvernance et l’organisation de l’association n’ont pas eu d’effets négatifs sur l’activité des établissements et des services grâce à la conscience professionnelle des équipes éducatives. Ceci nous a permis de répondre à nos missions et ainsi accompagner les enfants et les familles qui nous sont confiés par la mise en œuvre des projets qui donnent lieu à nos habilitations.
Monsieur François Auboin, arrivé en décembre 2017 au moment du départ en retraite des directeurs du 93 et du 94, a occupé les fonctions de directeur général jusqu’en mai 2018, contraint de quitter la région parisienne pour raison familiale. Il a été remplacé par Monsieur Patrick Chanterel, dans un premier temps directeur de transition. Il a été confirmé dans la fonction de directeur général au mois d’octobre. Ces changements successifs ont contraint le personnel à s’adapter à de nouveaux modes de gouvernance ce qui a généré quelques inquiétudes bien légitimes au niveau de l’ensemble du personnel. Cependant, nous avons constaté en fin d’exercice comptable, une mésentente grave entre la responsable du service financier et le directeur général. Cet élément, ajouté à des erreurs de management, aura de graves conséquences sur l’exercice 2019.
A ces évènements au niveau de la Direction Générale se sont ajoutés d’autres changements qui ont impactés la gestion des salariés.
Certains de ces changements ont certes provoqué des remous, mais ont eu un effet favorable grâce à la recomposition des équipes.
C’est notamment ce qui s’est passé lors du départ de Monsieur Dominguez, chef du service ADOPHE, pour des raisons de dysfonctionnements graves du point de vue professionnel et éthique ; il a été remplacé par Madame Bonnafous, chef du service AEMO de l’AEF depuis 6 ans. Cette mutation interne a eu pour effet une recomposition presque totale de l’équipe ADOPHE. Par ailleurs, le service AEMO a accueilli comme chef de service Monsieur Piketty, titulaire du CAFERUIS et bénéficiant d’une expérience d’encadrement dans une autre association. Ancien de l’AEF, il a souhaité y revenir pour encadrer une équipe pour encadrer une équipe avec qui il avait collaboré précédemment.
D’autres changements, par contre, ont eu une répercussion négative : au foyer/appartements, la succession de chefs de service en remplacement d’un arrêt maladie prolongé n’a pas contribué à la construction d’un climat de travail serein.
L’accumulation de ces évènements a retardé de manière notable le recrutement du directeur général adjoint en charge de l’action éducative. Malgré tout, les équipes ont su faire preuve d’une grande souplesse en s’adaptant à tous ces changements, assurant ainsi la continuité de notre activité.
En effet, si au niveau de la MECS et du Foyer/Appartements, aucun changement notable n’est intervenu quant aux missions qui nous sont confiées, les 3 autres services ont dû revoir leur mode d’organisation du travail compte tenu d’une redéfinition partielle des missions définies par nos financeurs :
- Le CD 94 ayant décidé d’abandonner les mesures d’AEMO renforcées au profit d’une augmentation de mesures AEMO classiques, le chef de service, arrivé en juillet, s’est vu contraint de revoir avec les éducateurs la répartition des dossiers. En terme quantitatif, le passage de 160 mesures à 195 mesures et l’abandon progressif des mesures renforcées a été mené de manière constructive tout en travaillant sur des problématiques nouvelles puisque les mineurs qui nous sont confiés ont maintenant entre 0 et 17 ans, amenant ainsi à prendre en compte la question de l’accompagnement de la petite enfance.
- Le service ADOPHE, dans un contexte social délicat, a fait face à plusieurs changements impulsés par le CD 93 : extension du nombre de mesures (passage de 30 à 60) extension de l’âge du public accueilli (passage à 0/18 ans) et sectorisation suite à l’arrivée de nouveaux opérateurs sur le territoire. Précisons que le renouvellement presque total de l’équipe éducative suite au départ du chef de service initial a compromis quelque peu l’activité. Soulignons cependant que malgré ces difficultés, l’AEF n’a pas rencontré de difficultés particulières dans le recrutement d’éducateurs. C’est ainsi que fin 2018, le service répondait aux attentes du département : en assurant le suivi de 60 situations.
- Au niveau du service de prévention spécialisée, nous avons signé, avec l’ensemble des associations du 94 en mai 2018 la convention pluriannuelle d’objectifs et de moyens (CPOM). De plus, les équipes ont dû s’adapter à l’utilisation d’EUDONET, outil statistique imposé par le département à l’ensemble des équipes et venant en partie heurter la culture professionnelle des éducateurs. Au-delà des questions techniques liées au partage d’un même outil et à l’appropriation de nouvelles techniques, les équipes éducatives ont fait preuve d’un investissement positif dans le souci de répondre aux demandes du CD 94.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous savons que le Conseil d’Administration et les équipes devront faire face à de profonds remous au cours de l’année 2019, remous liés à une direction générale défaillante, dont l’une des premières conséquences sera le fait que le commissaire aux comptes prendra la décision de ne pas valider les comptes 2018 en date du 17 juin. Monsieur Chanterel a présenté sa démission le 18 juin. Nous avons procédé à son licenciement en date du 6 août 2019.
Néanmoins, le conseil d’administration a pris la mesure d’une nécessaire vigilance et d’un contrôle renforcé au niveau de la gouvernance de l’AEF et de son organisation et réaffirme ici son engagement dans son projet politique en direction de la protection de l’enfance.
Au nom du conseil d’administration.
Chantal le Bouffant
Présidente de l’AEF.